La bière est une boisson très appréciée l’été, surtout quand les températures atteignent des sommets. Pourtant, si elle étanche la soif estivale, elle donne également envie d’aller aux toilettes bien plus souvent que d’autres boissons. Cet effet, bien connu des amateurs de bière, a une explication scientifique.
L’effet diurétique de la bière est lié à sa composition
La bière, telle que nous la connaissons, est composée de 95 % d’eau, de malt (essentiellement d’orge), de houblon et de levures. Ce dernier ingrédient est indispensable pour enclencher le processus de fermentation. La bière ainsi fabriquée est très concentrée en sucres, en minéraux et en diverses molécules issues des ingrédients comme le houblon ou les céréales. Cette boisson est dite hypertonique, car sa concentration moléculaire est supérieure à celle des autres liquides du corps, dont le sang. Elle provoque alors un déséquilibre en sucres, ions, protéines et autres molécules dans nos urines. Notre organisme va donc réagir pour réguler l’ensemble, avec comme ultime étape une petite visite aux toilettes.
Tout commence dans les reins. Cet organe a pour fonction de réguler les concentrations en eau et en d’autres composés. Il nettoie l’organisme de nos excès grâce à l’urine. Or, quand la bière arrive dans le rein, ses différents minéraux, sucres et molécules déséquilibrent la composition de l’urine produite. Pour compenser, notre corps va provoquer une arrivée d’eau dans les reins pour rétablir l’équilibre osmotique. La vessie se remplit alors plus vite, ce qui explique que le délai entre l’absorption et le passage aux toilettes est très court.
L’éthanol accentue l’effet diurétique
En effet, l’alcool éthylique ou éthanol, même si son taux est relativement faible dans une bière, agit sur le cerveau et notamment sur la glande pituitaire ou hypophyse. Située à la base de l’encéphale, cette glande joue un rôle essentiel dans notre système endocrinien. Parmi les hormones qu’elle libère se trouve la vasopressine ou hormone antidiurétique. Cette substance favorise la réabsorption de l’eau par l’organisme afin de limiter la déshydratation. Or, l’alcool a pour effet de diminuer la libération de vasopressine. L’eau qui est incluse dans la bière va alors remplir plus facilement la vessie sans jouer son rôle de réhydratation du corps, ce qui augmente naturellement l’envie d’uriner.
Une évidence à rappeler : la quantité joue aussi un rôle
Alors qu’un verre de vin contient 10 cl de liquide, le fameux demi de bière en contient 25 cl. Si la quantité d’alcool est sensiblement la même, autour de 10 grammes, la quantité de liquide ingurgitée est 2,5 fois supérieure pour la bière. La vessie se remplit forcément plus vite. Enfin, plus vous buvez, plus votre taux d’alcool dans le corps augmente, plus vos niveaux de vasopressine diminuent et plus vite votre vessie se remplit d’eau. Ce phénomène peut encore s’accentuer si vous allez uriner dès votre première bière. En effet, le cerveau va s’habituer à la sensation d’une vessie vide. Ensuite, dès qu’il détectera du liquide dans celle-ci, il vous enverra un signal fort pour aller la vider.
La bière n’est donc pas la meilleure amie de notre système urinaire. Même si elle est très appréciée des Français (avec une moyenne de 33 litres consommés par personne et par an) et dans le monde (chaque jour plus de 576 millions de litres de bière sont ingurgités), elle reste à boire avec modération si bien pour votre santé générale que pour le bien de votre système urinaire.